Article du Télégramme : Connaître son patrimoine, c’est être capable de relancer
Relancer ce n’est pas dépenser c’est investir. Quelle nuance ! Pour investir, il faut se tourner vers l’avenir et donc avoir des projets. Le bâtiment et les infrastructures sont des cibles naturelles et les établissements et les collectivités publiques en tant que grands propriétaires doivent être les fers de lance de cette relance.
Tout d’abord, connaître son patrimoine ne consiste pas à tout regarder, tout instrumenter, tout inspecter. Un médecin n’a pas besoin de diagnostiquer tous les organes de son patient quand il sait que seulement quelques données ciblées permettent de couvrir 99,9% des risques. Le bâtiment et les infrastructures fonctionnent de la même façon : avec quelques données utiles sur certains composants, il est possible de concevoir un programme d’investissements priorisés et utiles aux citoyens.
Ensuite, le bâtiment et les infrastructures vieillissent et les défauts d’aujourd’hui peuvent devenir les défaillances de demain. Des modèles prédictifs permettent de simuler le cycle de vie du bâtiment et des infrastructures pour anticiper les risques et ne plus les subir. Sans tomber dans le catastrophisme en évoquant les accidents marquants des dernières années comme ceux de la rue d’Aubagne à Marseille ou du pont de Mirepoix-sur-Tarn, un programme de travaux anticipé est trois fois moins coûteux que des travaux faits en urgence. L’urgence et l’imprévision coutent cher tandis qu’une programmation bien pensée peut rapporter gros. La connaissance du patrimoine doit ainsi être couplée à une gestion prédictive dans le but d’investir de façon efficiente dans le temps.